Arnauld VISINET
Psychologue Psychothérapeute

Mon approche thérapeutique

Comme je l'ai déjà mentionné, mon approche thérapeutique relève d'une conception intégrative de la psychologie, dans le sens où elle s'affranchit de toute école théorique et n'obéit à aucun protocole spécifique. Elle s'inscrit néanmoins dans le champ de plus en plus vaste des thérapies comportementales et cognitives, lesquelles s'appuient sur une approche scientifique des apprentissages et des comportements, entendus au sens le plus large du terme – c'est-à-dire incluant le langage, la pensée et les émotions – qui constituent la matière au coeur du travail thérapeutique. Ma formation, ma pratique et les différentes techniques auxquelles j'ai pu me sensibiliser tout au long de mon parcours professionnel ont progressivement contruit ma manière d'aborder, écouter, comprendre et surtout aider mes patients, en m'appuyant sur plusieurs piliers, selon moi indispensables.

Une relation humaine privilégiée

Le premier, sans doute le plus fondamental, est la sécurité et la bienveillance : l’espace thérapeutique, c’est-à-dire celui de la rencontre entre le patient – une personne en souffrance – et le thérapeute – un professionnel ayant pour mission de l’accompagner et le soutenir – ne peut se faire que dans un cadre où la liberté de parole, de penser et de dire puisse s’exprimer le plus largement possible, sans jamais être entravée par la peur du regard ou du jugement de l’autre. Le thérapeute est avant tout celui qui écoute, découvre et explore avec le patient ce qui lui cause de la souffrance, dans une relation de totale confiance et avec une bienveillance inconditionnelle, quelle que soit la nature des sujets ou des événements abordés. Il est primordial pour moi de préserver cette ouverture d’esprit lors des séances afin que le patient se sente entendu, compris et légitimé dans sa singularité et toutes ses dimensions, qu’elles soient émotionnelles, morales, sexuelles, identitaires, en un seul mot, humaines.

Un  patient n'est pas "cassé", mais "coincé"

Une autre postulat essentiel dans mon approche est qu’un patient n’est pas « cassé », mais plutôt « coincé », dans un mode fonctionnement et d’être au monde qui l’empêche d’exprimer pleinement l’être qui l’habite profondément et de vivre heureux tout en restant fidèle à sa nature. L’enjeu de la thérapie est précisément d’explorer et comprendre ce qui est à l’origine de ces blocages et par conséquent de la souffrance qu’ils engendrent, afin de les assouplir, voire de les amener à disparaître pour retrouver un fonctionnement plus apaisé et harmonieux.

Bien souvent, ces difficultés sont la conséquence de comportements, d’émotions, de pensées, d’interprétations et de réactions face aux événements de la vie qui répondent à des représentations du monde que le patient a construites tout au long de son existence et qui ont  souvent été conditionnées de manière implicite à travers l’environnement dans lequel il s’est développé, le type de relations qu’il a pu établir – ou non – avec ses figures d’attachement mais aussi avec les événements qu’il a traversés et qui ont tous, à une plus ou moins grande échelle, influencé et déterminé ses propres représentations du monde, des autres, de lui-même et de sa place au sein de cet écosystème particulier qui est le sien.

"Un patient ne vient pas avec des problèmes mais avec des solutions"

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Enfin, un autre des principes essentiels de ma pratique, qui peut sembler paradoxal au premier abord, est de garder à l’esprit que  chaque patient arrive non pas avec des problèmes mais avec des solutions et que ces « solutions » – qu’il s’agisse de comportements, de croyances ou d’émotions – aussi inadaptées, incohérentes, rigides, voire violentes soient-elles, lui sont dictées par ces représentations erronnées de la réalité qu’il a élaborées tout au long de son existence et de ses expériences. Ces schémas de fonctionnement, généralement sous-tendus par de nombreuses  règles implicites, ont certes pu être efficients à certains moments de son existence, en fonction du contexte, mais à l’instant  de notre rencontre, lorsque le patient décide de demander de l’aide, c’est bien souvent parce qu’ils sont devenus obsolètes, voire indaptés ou problématiques, en tout cas sources de son mal-être actuel.

Il est donc important pour moi de ne jamais perdre de vue que ces symptômes, qui s’activent et s’expriment parfois indépendamment de la volonté du patient, répondent à une réalité à une logique s’inscrivant dans une mémoire émotionnelle et un ensemble de constructions implicites – inconscientes diront certains – issues de son parcours et de ses expériences singulières, qu’il convient de découvrir et d’explorer ensemble dans un cadre aussi bienveillant que sécurisant pour en comprendre les fondements et, dans la mesure du possible, de les mettre à jour afin de permettre au patient de ne plus s’y trouver confronté et (re)trouver une liberté jusqu’alors insoupçonnée.

Cette quête - cette aventure pourrait-on dire - implique un véritable engagement, tant de la part du patient que du thérapeute, pour se lancer dans l’exploration des racines de cette souffrance, à travers une collaboration et une confiance sans faille, dont le travail se poursuit bien souvent en dehors des séances et requiert de la part du patient une capacité d’ouverture à des ressentis et/ou des situations problématiques qu’il préfèreraient éviter. C’est au prix de cette possible mise en danger, de cette déconstruction intime, qui peut parfois s’avérer dérangeante ou déstabilisante, mais toujours passionnante, qu’il pourra développer de nouveaux comportements et une nouvelle manière d’envisager le monde.